Gambie – Accusation d’un militaire contre l’ex président Jammeh





Un militaire gambien a accusé ce lundi l’ancien président Yahya Jammeh d’avoir ordonné l’assassinat en décembre 2004 à Banjul du journaliste Deyda Hydara. Il a également reconnu avoir participé à son assassinat, lors d’une audition publique devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC). 
Deyda Hydara, journaliste critique envers le régime de Yahya Jammeh, alors au pouvoir, a été tué par balle le 16 décembre 2004 à Banjul.
Cofondateur du journal privé gambien ” The Point “, il était aussi correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières 

 D’après le lieutenant Malick Jatta qui est en détention depuis février 2017, il a déclaré : ” Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng et Sana Manjang “. Alieu Jeng,est également en détention, et Sana Manjang, serait en fuite en Guinée-Bissau.
Le lendemain, le capitaine Tumbul Tamba, commandant du groupe, n’aurait pas tiré d’après le lieutenant Malik Jatta mais ce dernier à affirmé que si le capitaine n’avait pas tiré, c’est parce que c’est lui qui donnait les ordres, et qu’il aurait remis aux hommes une  enveloppe contenant des dollars leur faisant savoir qu’il s’agissait d’un ” geste d’appréciation de la part du grand homme”.
Interrogé par un membre de la Commission pour savoir qui était ce ” grand homme “, le militaire a affirmé qu’il s’agissait du ” président “, arrivé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994 dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest.
Malik Jatta a aussi déclaré que le capitaine Tumbul aurait parlé au président pendant l’opération et qu’il lui disait : ” Oui Monsieur, votre excellence “. D’après lui le capitaine  Tumbul n’avait pas d’autres moyens de se procurer des dollars pour couvrir quelque chose.

Les défenseurs des droits de l’Homme accusent le régime Jammeh d’actes systématiques de torture contre des opposants et des journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées.
En 2017, des ONG et des associations de victimes, dont la fille de Solo Sandeng, opposant mort en détention en avril 2016, et le fils de Deyda Hydara, ont lancé la campagne internationale ” Jammeh2Justice “, pour traduire en justice l’ex-président, tout en prévenant que ce serait une entreprise de longue haleine. Yahya Jammeh s’était fait élire une première fois en 1996 puis réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow. Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement quitter le pays en janvier 2017 à la suite de l’intervention militaire d’une force régionale majoritairement composée de troupes du Sénégal voisin et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne. Instituée par une loi en décembre 2017 et composée de 11 membres, la TRRC,
qui enquête sur les crimes présumés commis pendant les 22 ans du régime de M. Jammeh, en exil en Guinée Equatoriale, a débuté ses auditions en janvier 2019.
Paola
(Source principale Ouest France)


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