Afrique – Un peu d’histoire

Son père, Mindogon Mgboundoulou, était chef de village et devait dresser des listes de recrues pour travailler pour la Compagnie forestière Sangha-Oubangui (CFSO), il a finit par se rebeller contre les brutalités de l’administration coloniale. Il libère des prisonniers qui servaient de main-d’oeuvre corvéable dans des plantations de coton. Arrêté, emmené enchaîné à Mbaïki il est jugé et condamné à la peine de mort, il est exécuté en public par des agents coloniaux sur la place du village le 13 novembre 1927.
Sa mère Marie Yokowo, se suicide une semaine après l’exécution de son mari.
C’est alors que Mbalanga, son grand-père, l’élève et prend en main son éducation.
Il fréquentait une école de missionnaire qui voulait faire de lui un religieux, mais il s’engage plus tard dans la Coloniale de l’armée française en mai 1939.

Il est par la suite sergent des Forces françaises libres et participe au débarquement de Provence et à la bataille du Rhin. Après la guerre, il devient élève du Prytanée militaire de Saint-Louis au Sénégal et à Châlons sur Marne en France. Il combat ensuite en Indochine et en Algérie, il obtient la Légion d’honneur et la Crois de guerre. Il est sous les ordres du général Marcel Bigeard lorsque celui-ci est en garnison en Afrique.
Il termine sa carrière dans l’armée française avec le grade de capitaine. Il ne quitte pas l’armée française, mais est détaché comme conseiller militaire technique de l’armée pour la création, la formation et l’encadrement de l’armée centrafricaine naissante. C’est par la suite qu’il demande son départ de l’armée française pour être incorporé comme officier supérieur dans l’armée centrafricaine. David Dacko, cousin germain de Bokassa, devient le premier président de la République centrafricaine fraîchement indépendante. Ce dernier fait appel aux services de son cousin pour réorganiser l’armée du pays et le nomme colonel, conseiller militaire, puis chef d’état-major en 1964.

Le gouvernement de David Dacko est confronté à plusieurs problèmes lors des années 1964 et 1965. L’économie stagne, l’administration commence à se déliter et les frontières du pays sont constamment franchies par les partisans de Patrice Lumumba et par les rebelles de l’Armée de libération populaire soudanaise. Sous la pression des membres les plus radicaux du MESAN, dans le but de diversifier ses soutiens et d’affirmer son indépendance en matière de politique étrangère, Dacko établit des relations diplomatiques avec la Chine en 1964.
Un autre problème qui mine le pays est la corruption généralisée. Bokassa en vient à penser qu’il doit renverser le gouvernement pour repousser l’influence du communisme et résoudre les problèmes du pays.

En , David Dacko envoie Bokassa à Paris pour qu’il participe à la délégation présente au défilé du 14 juillet. Le 23 juillet, après avoir assisté à la cérémonie de fermeture de l’école d’entraînement des officiers qu’il a fréquentée quelques décennies plus tôt, Bokassa planifie son retour en Centrafrique. Toutefois, Dacko le lui interdit et Bokassa passe les mois suivants à essayer d’obtenir le soutien d’amis qu’il connaît dans les forces armées françaises et centrafricaines. Finalement, Dacko cède à la pression et permet à Bokassa de revenir en octobre. Les tensions entre le président et son chef d’état-major continuent de s’accroître dans les semaines qui suivent. En décembre, Dacko approuve une hausse du budget pour la gendarmerie mais rejette la proposition de budget pour l’armée de Bokassa.

Bokassa est soutenu par le capitaine Alexandre Banza qui a dirigé la base de Camp Kassaï au nord-est de Bangui et est aussi un ancien membre de l’armée française.
C’est un homme intelligent, compétent et ambitieux, qui a joué un rôle central dans la planification du putsch. En décembre, de nombreuses personnes anticipent un coup d’État à venir et les perturbations susceptibles d’advenir. Les conseillers de Dacko le préviennent que Bokassa doit être arrêté avant de pouvoir menacer le gouvernement. Dacko ne tient pas compte de ces avertissements. À la fin de l’année 1965, Banza tente un coup d’État contre David Dacko. Dès les premières minutes de l’année 1966, Bokassa et Banza réunissent leurs forces et leur plan de renverser le gouvernement.
À 0h30, Bokassa et ses partisans quittent Camp de Roux pour s’emparer de la capitale. Ils rencontrent peu de résistance dans leur entreprise.
Bokassa et Banza peuvent se lancer à l’assaut du palais de la Renaissance où ils essaient de capturer Dacko, qui s’avère introuvable.
Bokassa commence à paniquer car il craint que le président n’ait été informé à l’avance de ses intentions. De ce fait, il ordonne à ses hommes de le rechercher dans les environs de Bangui jusqu’à sa capture.

Dacko après avoir quitté la propriété de son ministre vers minuit où il est resté une heure avant d’être informé du putsch. Dacko se dirige tout de suite vers la capitale, dans l’espoir de s’opposer au coup d’État avec l’aide des membres loyaux de la gendarmerie et des parachutistes français.
Dacko est finalement arrêté par des soldats patrouillant, il est emmené à la prison Ngaragba, à l’est de Bangui, et vers deux heures du matin.
Bokassa, ordonne au directeur de la prison de libérer tous les prisonniers. Retournant la situation à son profit, Bokassa neutralise la gendarmerie. Après la pseudo-démission de David Dacko, Bokassa nomme un nouveau gouvernement formé de trois ministres et il accède ainsi au pouvoir le soir du 31 décembre 1965 en devenant officiellement le deuxième président de la République centrafricaine le lendemain. Par la suite, les officiers de Bokassa parcourent le pays et arrêtent les alliés politiques et les proches de Dacko.

La suite, tout le monde la connait, avec le soutient de la France, mais non reconnu par ses pairs, Jean-Bedel Bokassa renforce son emprise dictatoriale et s’autoproclame  président à vue en mars 1972 puis maréchal en 1974. En janvier 1975, il forme un nouveau gouvernement, crée le poste de Premier ministre et y nomme Élisabeth Domitien qui est la première femme à occuper ce poste en Afrique. 
En septembre 1976, il dissout le gouvernement pour le remplacer par le Conseil de la révolution centrafricaine. Son cousin David Dacko dont il avait pris la place à la tête de l’État et qu’il avait fait emprisonner devient son conseiller.
Pour plaire à Kadhafi et bénéficier d’un aide financière, il se déclare musulman en 1976. Bokassa établit une nouvelle constitution et instaure la monarchie : « l’Empire centrafricain ». Il annonça sa reconversion au catholicisme et se couronna en tant que « Sa Majesté Impériale Bokassa 1er » le 4 décembre 1977. Le titre impérial autoproclamé de Bokassa n’a pas obtenu de reconnaissance diplomatique internationale.

Ce dernier épisode lui vaut une réputation de mégalomane et il justifie ses actions en déclarant que la création d’une monarchie qui aidera la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains mais aussi à gagner le respect des autres pays du monde, toutefois son régime demeure une dictature redoutable et violente.
C’est donc presque toute l’histoire d’un homme qui à mon sens, a essayé de trouver sa place dans un pays spolié par la France et la Chine, n’a pas su s’entourer d’hommes intègres, mais qui n’a pas pu être aussi stratège que certains personnages de l’histoire de France, tel que Napoléon 1er que Bokassa admirait, lui qu’on appelait le Napoléon des Tropiques.

Voilà mes chers(es) lectrices & lecteurs, je sais que j’ai été un peu longue dans cet article, mais pour bien comprendre l’histoire, la notre et la vôtre, il faut comprendre l’histoire d’un homme qui voulait « peut-être » le bien de la Centrafrique, mais qui s’est perdu dans l’histoire, en oubliant qu’à force de jouer le double jeu, on finit par tout perdre. Ce sera tout pour aujourd’hui, je vous retrouverais demain, en attendant je vous souhaite un agréable jeudi remplit de choses positives.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété, ni celles du site.
Paola

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
Ce contenu a été publié dans Afrique, Les Mots de Paula, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire