Monde – La vie de Frederick Douglass


Frederick Douglass SonBonjour à toutes & tous, alors comme je vous l’ai dit hier, je reviens donc sur l’histoire de la vie de Frederic Douglass. Après avoir perdu sa maman très tôt, il passe ses premières années sous les soins de sa grand-mère. À six ans, il est envoyé dans la plantation nommée Wye House, gérée par le capitaine Aaron Anthony, et dont le propriétaire était un des hommes les plus riches de l’État, qui possédait près de mille esclaves selon les estimations de Douglass. Il y découvrit la violence des rapports entre Blancs et esclaves, et il assista pour la première fois à une séance de châtiment corporel, qui le marqua à jamais : sa tante fut suspendue par les bras et fouettée à de nombreuses reprises par le régisseur, pour avoir été aperçue avec un homme dont il lui avait interdit la fréquentation.

Vers l’âge de douze ans, il fut envoyé à Baltimore chez Hugh Auld, dont le frère Thomas avait épousé la fille du capitaine Anthony. Le séjour de Douglass chez Auld gendre de son propriétaire s’avéra une bénédiction dans sa vie, sans laquelle il n’aurait peut-être jamais pu espérer devenir libre. En effet, Madame Auld, se montra très gentille envers lui et, à l’insu de son mari, ainsi qu’au mépris de la loi qui lui interdisait de le faire, elle apprend au petit Frederick les rudiments de la lecture.
Le mari apprit ça, sermonna sa femme sur le fait que l’apprentissage de la lecture par un esclave le porterait immanquablement à ne plus se satisfaire de sa condition ;
« Le savoir gâterait le meilleur nègre du monde. Si tu enseignes à ce nègre à lire, il n’y aura plus moyen de le tenir. Cela le rendra à jamais inapte à l’esclavage », se souvient d’avoir entendu dire de lui Douglass. C’est pour lui comme une révélation et dès lors il mit tout en œuvre pour poursuivre son éducation.
Mme Auld se soumit aux injonctions de son mari, mais Douglass obtint des leçons de la part de jeunes enfants blancs pauvres en échange de pain et lisait en secret ce qu’il pouvait trouver à lire chez ses maîtres.

Avec de l’argent gagné en vendant des bottes sur le marché noir, il réussit à acheter son premier livre, Columbian Orator. Ce livre, paru à Boston en 1797, est un recueil de discours qui était utilisé pour l’enseignement de la rhétorique ; il y trouve notamment un dialogue entre un maître et son esclave dans lequel sont démontés tous les arguments des esclavagistes, ainsi qu’un discours traitant du catholicisme qui est à l’origine de sa conversion religieuse. Il apprend aussi à écrire des laissez-passer pour les esclaves fugitifs. Par sa persévérance dans ses lectures, Douglass se forge graduellement une bonne compréhension de ce qu’est l’institution de l’esclavage, et élabore sa propre version de son opposition aux préjugés raciaux, et sa conception de la liberté et des droits de l’homme.

À la mort du Capitaine Anthony en 1833 et à la suite d’une dispute entre les frères Hugh et Thomas à son sujet, Douglass est renvoyé chez ce dernier qui, insatisfait de son comportement, le loue pour une année au fermier Edward Covey, « qui avait la réputation de discipliner les esclaves ». Il est régulièrement fouetté chez son nouveau maître, mais il survit sans que son esprit ne soit brisé.
Lors d’une confrontation, Douglass riposta aux coups de Covey. Il se battit avec Covey pendant deux heures. La bagarre n’eut pas de vainqueur. Pour Covey, le plus important était de conserver sa réputation de « briseur d’esclaves » et, plutôt que d’ébruiter qu’un de ses esclaves avait osé lui tenir tête, il laissa Douglass s’en sortir sans que celui-ci soit inquiété. Douglass est par la suite loué à William Freeland, qui possédait une grande plantation près de St-Michael, dans le Maryland.
Ce nouveau maître le traite bien. Douglass donne alors aux autres esclaves des cours de lecture. Freeland tolère cette école du dimanche, à laquelle assistent une quarantaine de personnes, mais les voisins esclavagistes s’y opposent, et l’expérience prend fin.
En 1836, Douglass veut s’échapper, mais son projet est révélé et il se retrouve en prison pendant une semaine. Ses juges manquent de preuves contre lui et il est renvoyé de chez Freeland pour être retourné chez Hugh Auld. Durant ce deuxième séjour à Baltimore, qui dure une année, il apprend le métier de calfat (qui consiste à étancher les joints de navire). C’est durant cette période qu’il fait la connaissance de Anna Murray, une Afro-américaine libre, qui deviendra plus tard sa femme.

Le 3 septembre 1838, déguisé en marin et muni de papiers d’identité obtenus d’un marin noir libre, il s’enfuit par le train de Baltimore se rendant à Havre de Grace dans le Maryland, traverse  la rivière Susquehanna à bord du traversier, continue en train jusqu’à Wilmington dans le Delaware, atteint Philadelphie par bateau et arrive finalement à destination de New York : un très long voyage, mais qui dure en tout moins de vingt-quatre heures. Pour des raisons de sécurité, il se retire à New Bedford dans le Massachussetts et se fait appeler « Frederick Douglass » plutôt que « Frederick Augustus Washington Bailey » (il a choisi le nom de Douglass sur la suggestion d’un ami qui aimait Lady of the Lake de Scott). Il a travaillé à cet endroit comme ouvrier agricole pendant trois années, dans la clandestinité. Sorti des griffes de son propriétaire, Douglass fréquente des membres de la communauté noire et abolitionniste à New Bedford (Massachussetts). Sa conscience politique se développe avec la lecture du journal édité par William LIoyd Garrison The Liberator, qui occupait dans son cœur la seconde place, juste après la Bible. William Coffin, un libraire dans les cercles quaker, le presse de venir raconter son histoire dans une convention interraciale d’hommes et de femmes  abolitionnistes sur l’île de Nantucket ; c’était pour plusieurs la première fois qu’ils entendaient un esclave fugitif parler de lui-même en public. L’audience est fascinée, charmée et touchée au cœur. Il devient bientôt un agent de la Massachussetts Anti-Slavery Society 

Lors d’un déplacement en train en septembre 1841, Douglass et John A. Collins sont victimes de ségrégation et de violence. Les abolitionnistes enquêtent sur le respect des droits humains des noirs dans les compagnies de chemin de fer, et publient leurs résultats dans le Liberator, tout en réévaluant régulièrement la situation. Confrontés aux effets de la mauvaise publicité, les quelques compagnies qui avaient des politiques ségrégationnistes se voient forcées de les retirer afin de pouvoir se présenter de manière aussi favorable que leurs concurrents.
En 1843, Douglass et Collins font une tournée de six mois à travers l’Est et le Midwest américain, à Syracuse(New York) dans le Comté d’Onondaga etc, dans le cadre du projet dit des « Cents conventions », organisé par la société anti-esclavage américaine.
ses ouvrages sont dénigré par les tenants préjugés raciaux, sur lesquels sont fondés l’esclavage ; on prétend que « l’ensemble de ses œuvres ne sont que la somme d’une falsification, du début à la fin » !!! Convaincu que l’amélioration du statut social des Afro-américains ne peut passer que par leur accès à l’éducation, il se fait l’avocat précoce de la déségrégation dans les écoles. Il considère même cette revendication comme plus urgente pour les Noirs que l’obtention des droits civiques.

Un appel de Frederick Douglass aux hommes de couleur pour rejoindre l’armée.

Partisan résolu de la non-violence, Douglass change progressivement d’opinion sur la question de l’usage de la violence comme outil de libération, notamment à la suite de l’adoption par le Congrès ‘une loi sur les esclaves fugitifs en 1850.
Douglass mène durant la guerre de Sécession une campagne active pour autoriser les Noirs à s’engager aux côtés des combattants de l’Union. L’enjeu de cette guerre étant, selon Douglass, de mettre un terme à l’esclavage des Noirs, il estime naturel que ces derniers puissent être autorisés à prendre part à la lutte qui doit mener à leur émancipation. Après la guerre de Sécession, Douglass occupe plusieurs positions politiques importantes.
En 1868 Il soutient la campagne présentielle de Ulysses Grant. 
En 1872, Douglass devient à son insu le premier Noir à être candidat à la vice-présidence lors de l’élection présidentielle.

En 1877, Douglass s’installe dans ce qui allait être sa dernière demeure, située dans le district de Washington, sur les bords de la rivière Anacostia, qui inspira son surnom de Lion d’Anacostia. Il nomme Cedar Hill ce domaine qu’il agrandit progressivement pour porter sa superficie à 61 000 m2. La propriété accueille maintenant le site historique national Frederick Douglass.
En 1893 Frederick Douglass
organise avec trois autres militants un boycott de l’exposition universelle qui, nulle part, ne mentionne l’histoire des Afro-Américains dans les pavillons officiels.
Le 20 février 1895, il assiste au Conseil national des femmes à Washington, y recevant une ovation du public. Peu après son retour à Cedar Hill, il est victime d’une crise cardiaque. Il est enterré au cimetière du Mont Hope à Rochester.
Frederick Douglass était surnommé « Le sage d’Anacostia » ou « Le lion d’Anacostia ».

Voilà chers(es) toutes & tous, il est évident qu’on ne peut résumer la vie de Monsieur Douglass en quelques mots. C’est un destin hors du commun, parce qu’il croyait que l’instruction était une arme pour l’évolution du peuple noir. 
Ce sera donc tout pour aujourd’hui, je vous retrouverai demain, mais pour le moment je vous laisse et je vous souhaite un agréable jeudi remplit de sérénité et de paix. Prenez soin de vous et de ce qui vous entoure.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété, ni celles du site.
Paola

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
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