RDC – Le futur gouvernement devoilé





Le futur gouvernement de coalition de la République Démocratique Du Congo a enfin été dévoilé dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août, sept mois après l’investiture du nouveau chef de l’État Félix Tshisekedi le 24 janvier.

« Le gouvernement est enfin là. Le président de la République, chef de l’État, a enfin signé l’ordonnance. Donc aujourd’hui, le gouvernement ayant été constitué, on se mettra bientôt au travail après avoir eu l’investiture de l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse le Premier ministre Sylvestre Ilunga, lui-même nommé le 20 mai.
L’Assemblée est réunie en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre pour investir le gouvernement. Le porte-parole de la présidence a ensuite commencé la lecture du nom des membres du gouvernement.

Il s’agit d’un gouvernement de coalition entre les forces politiques de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, et de son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé la majorité au Parlement et dans les 26 provinces du plus grand pays d’Afrique subsaharienne.

Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, l’exécutif devait comprendre 65 membres, dont 42 issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila, et 23 de Cap pour le changement (Cap), du président Tshisekedi. « Il s’agit d’une expérience de cohabitation qui est la première dans notre pays », a souligné le Premier ministre, lui-même un économiste qui a la confiance de Joseph Kabila.

Le gouvernement comprend cinq vice-Premier ministre, dont deux sont aussi issus du FCC de Joseph Kabila : Célestin Tunda (Justice) et une femme, Elysée Munembwe (Plan). Les Finances et la Défense reviennent aussi à des proches de l’ancien président de la République. Parmi les autres « VPM » figure un proche du chef de l’État, Gilbert Kankonde, issu du parti d’opposition d’UDPS, et qui reçoit le portefeuille de l’Intérieur. Un cadeau empoisonné en cas d’interdiction ou de répression des futures manifestations en RDC, où l’élection de Félix Tshisekedi est toujours contestée par l’opposition radicale autour de Martin Fayulu.

Les discussions entre les deux forces politiques ont « pris du temps », car il fallait « vider tout ce qui pouvait entraver le fonctionnement du gouvernement », a poursuivi Sylvestre Ilunga, selon qui « le changement commence maintenant ». Le gouvernement comprend « 83 % d’hommes et 17 % de femmes. Ce pourcentage est encore faible, mais il faut le pondérer par l’importance des portefeuilles qui ont été attribués aux femmes », a détaillé le Premier ministre.« Ainsi nous avons une dame vice-Premier ministre, ministre du Plan et une dame ministre d’État, ministre des Affaires étrangères », a-t-il précisé. Une femme, Marie Tumba Nzeza, qui est membre de l’UDPS de Félix Tshisekedi, a été désignée cheffe de la diplomatie congolaise. Deux autres femmes sont ministre d’État : Béatrice Lomeya (Genre) et Nene Nkulu (Emploi).

La liste gouvernementale surprend parfois même les fins connaisseurs de la vie politique et pour cause : au total 76,9 % des ministres n’ont jamais été membres du gouvernement auparavant, a précisé le Premier ministre, « ce qui est une innovation importante ».

Deux ministres ont déjà des dossiers chauds sur la table : à la Santé, le docteur Eteni Longondo, membre de l’UDPS de Félix Tshisekedi, doit gérer avec le chef de l’État l’épidémie d’Ebola qui a fait près de 2 000 morts en un an dans l’Est.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est attendu sur place samedi prochain. À l’Enseignement primaire, Willy Bakonga, issu du PPRD de Joseph Kabila, doit mettre en œuvre la mesure répétée par son prédécesseur samedi : la gratuité de l’enseignement primaire dans les écoles publiques dès la rentrée du 2 septembre. Coût de la mesure : 2,6 milliards de dollars, près de la moitié de l’actuel budget de l’État.

Les 26 provinces de la RDC « ont toutes été servies » au sein du gouvernement, a détaillé le Premier ministre, qui a aussi nommé une ministre déléguée aux personnes handicapées. « Je crois que ça valait la peine d’attendre. Là, nous avons un gouvernement qui réalise la vision du chef de l’État, c’est la direction du changement. Donc, le changement commence maintenant ! Mettons-nous au travail ! », a déclaré Sylvestre Ilunga. (Source Ouest France)




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