Afrique du Sud – la nation arc-en-ciel hantée par les démons de l’apartheid

Cette fois-ci l’information vient du journal « Libération » dans la Chronique « Vu du Monde »
Après l’annulation d’une fête de graduation pour cause de Covid-19, des étudiants blancs se sont réunis pour une fête privée, sans inviter leurs camarades noirs. Un événement qui traduit la persistance des discriminations et des privilèges des anciens maîtres dans le pays.
D’un côté, des militants noirs des Combattants pour la liberté économique (EFF), le parti sud-africain de la gauche radicale, entonnent des chants de protestation. De l’autre, des parents d’élèves, presque tous blancs, armés de bâtons et de barres de fer, leur font face. Le ton monte, des coups sont assénés, plusieurs manifestants de l’EFF sont blessés, tandis que des policiers tentent de séparer les belligérants. Les images de la scène qui se déroule devant le lycée de Brackenfell, un établissement privé de la banlieue du Cap, la haine qu’elles transpirent, sont choquantes.

Esprits empoisonnés

Près de trente ans après la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud peine toujours à apaiser ses démons et ses divisions. L’élimination de la discrimination raciale, inscrite dans la Constitution, reste un concept idéal, qui n’a pas encore trouvé ancrage dans des esprits empoisonnés. A Brackenfell, suite à l’annulation de la fête de graduation à cause des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, des parents ont pris l’initiative d’organiser une réception alternative, dans un domaine viticole. Une quarantaine d’étudiants, et deux professeurs, y ont participé. Le problème ? Ils étaient tous blancs. Et aucun lycéen noir n’aurait été invité.
Le président, Cyril Ramaphosa, a mis en garde contre toute récupération de la «polarisation raciale». Quelques semaines auparavant, il avait déjà appelé au calme après des affrontements entre des fermiers blancs et des militants de l’EFF devant le tribunal de Senekal, une ville de la province rurale du Free State, à 300 km au sud de Johannesburg, après le meurtre d’un jeune agriculteur blanc.
Le contexte économique et social explosif, en Afrique du Sud, est propice à la montée des populismes et du repli sur soi, dans un pays où le chômage est extrêmement élevé, et où la couleur de peau continue de définir le privilège. Les 4 millions de Blancs sud-africains représentent seulement un peu moins de 8 % de la population. Mais un ménage blanc gagne en moyenne 6 fois plus qu’une famille noire. Malgré les politiques mises en place, les Sud-Africains blancs continuent aussi d’avoir un meilleur accès à l’éducation et à l’emploi.

Persistance d’une ségrégation

Ce qu’il s’est passé à Blackenfell ou à Senekal est tant l’illustration de l’angoisse qui saisit les anciens maîtres du pays depuis l’avènement de la démocratie, que du ressentiment de la population noire face à la persistance d’une ségrégation qui, si elle n’est plus institutionnalisée, reste visible jusque dans la géographie des villes et sur les bancs des écoles.
Le mythe de la nation arc-en-ciel a fait long feu. La tolérance pragmatique, qui a prévalu à la fin de l’apartheid, s’essouffle. Le baromètre annuel, publié par l’Institut pour la justice et la réconciliation, montre depuis de nombreuses années, que cette dernière est au point mort.
Les moments d’unité euphorique restent réservés aux soirs de victoire lors d’une Coupe du monde de rugby. Les conversations s’enlisent. Chaque nouvel incident enflamme les réseaux sociaux, alimente le brasier de l’hostilité. Et chaque camp y trouve des preuves supplémentaires de ses pires stéréotypes sur l’autre.
(Source : Libération – CHRONIQUE « VU DU MONDE » – Patricia Huon correspondante à Johannesburg  — 12 novembre 2020 à 16:34)

C’est sur qu’en voyant cela notre bon Madiba doit se retourner dans sa tombe, lui qui a tellement oeuvré pour la paix. Ses 27 années d’emprisonnement n’ont-elles donc rien appris aux hommes… C’est juste lamentable qu’au 21 ème siècle des être humains se détestent juste parce qu’ils se pensent supérieurs aux autres qui ont une couleur de peau différente !
Cela prouve encore une fois que malgré des études, ces étudiants n’ont aucune intelligence.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété.
Paola

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola" mon second prénom
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