Bonjour à toutes & tous, pour aborder cette nouvelle semaine, je vais commencer par une histoire peu connue, même des africains.
Il s’agit de la Bataille des Trois Rois.
La bataille des Trois Rois, bataille de l’oued al-Makhazin ou bataille de l’Alcazar Kébir qui eu lieu le Elle a été une bataille décisive ayant mis fin au projet d’invasion du Maroc par le roi portugais Sébastien 1er.
Elle eut lieu sur les rives de l’Oued al-Makhazin, affluent du Loukos, iriguant Ksar El Kébir dans la province de Larache.
La bataille a opposé d’un côté l’armée du sultan marocain nouvellement porté au pouvoir, Abu Marwan Abd al-Malik, composée majoritairement de cavaliers, fantassins marocains, et d’arquebusiers andalous répondant à l’appel de la guerre sainte et renforcée par une participation ottomane, rangée sous la bannière saadienne (composée de cavaliers zouaouas et d’artilleurs turcs), et de l’autre côté l’armée portugaise du roi Sébastien 1er assisté de son allié le sultan marocain déchu, Muhammad al-Mutawakkil, principalement composée de volontaires castillans ainsi que de mercenaires italiens, flamands et allemands qui lui avaient été accordés par le roi Philippe II d’Espagne.
Les trois principaux protagonistes périrent au cours de cette bataille.
Malgré les avertissements de son entourage qui tentait de le dissuader de mener l’expédition, l’année 1578 vit le roi Sébastien 1er, âgé de vingt-quatre ans, regrouper dans le port de Lagos, la plus grande baie portugaise, capable de rassembler toute la flotte portugaise en eaux profondes, une armée chrétienne forte de plus de seize mille hommes (15 500 fantassins, plus de 1 500 cavaliers et quelques centaines de surnuméraires) capable selon lui de conquérir le Maroc, de remettre son allié sur le trône, permettant enfin de contrôler le détroit de Gibraltar, chose déjà amorcée par l’occupation portugaise de Ceuta, et ainsi stopper l’expansion militaire continentale vers l’Atlantique de l’Empire ottoman. L’armée portugaise se composait principalement de mercenaires “allemands” (en fait flamands, envoyés par Guillaume de Nassau, ou d’autres provenances), italiens (devant être envoyés par le grand-duc de Toscane, et finalement subtilisés au Pape) et castillans (enrôlés directement par Sébastien).
La moitié environ des troupes n’est pas portugaise. Nous pourrions également évoquer les opérations de recrutement en Andalousie, qui permirent de lever près de deux mille hommes. Ces différentes parties s’articulaient autour d’un corps de deux mille arquebusiers portugais et de quelque deux mille cavaliers portugais. Les non-combattants, regroupant religieux, domestiques et prostituées, forment un train très important.
Abd al-Malik recrute des mercenaires et des troupes en dehors de son territoire : c’est le cas notamment de soldats zouaouas(le nom de Zouaoua est donné aux tribus kabyles, vassales du roi Koukou). Larache est renforcé par une troupe de 2 000 Andalous et 2 000 Zouaouas en plus de sa garnison ordinaire.
Après plusieurs mois d’escarmouches se soldant par une nouvelle retraite dans les montagnes du Rif al-Mutawakkil parvint enfin à Tanger, les deux souverains s’étant alliés. Les Portugais avaient conquis depuis 1415 toutes les places fortes côtières atlantiques et leur arrière-pays : Ceuta, Tanger, Mazagan, Assilah, Alcacer-Ouibir etc.
Partie de Lisbonne le l’expédition portugaise s’arrête à Tanger le , où le roi et le sultan déchu se rencontrent.
Trois jours après Tanger, les troupes s’embarquent pour Arzila (qui s’ouvre grâce à leur allié Muhammad), où, arrivées le 14 juillet, elles attendent encore douze jours les fournitures de l’expédition.
Abd al-Malik, après un court affrontement avec les Portugais, envoie par lettre des remarques à Sébastien, notamment sur le fait que le roi de Portugal soutient celui qui a assiégé Mazagan, et y a massacré des chrétiens ; malgré les promesses de Muhammad, ce dernier n’a aucun territoire sous son autorité alors qu’Abd al-Malik peut proposer, en échange de la paix, de donner certains territoires et villes mineurs au protégé du Portugal. Sébastien voit cette missive comme une preuve de la terreur que ses troupes susciteraient chez l’ennemi , et convoque aussitôt un conseil de guerre pour décider de la conduite à tenir.
Trois options sont examinées lors de ce conseil : transporter par bateau la troupe et débarquer à Larache pour prendre la ville, conduire la troupe le long de la côte sans perdre de vue la flotte, passer par l’intérieur des terres afin d’abréger le trajet et de rencontrer l’ennemi directement. La dernière proposition est celle que retient le roi, malgré les recommandations du comte de Vimioso, qui recommande la prise rapide de Larache, afin d’y avoir un havre qui rendrait plus simple toute autre opération.
Mais Sébastien 1er souhaite partir au plus court, directement sur l’armée ennemie, prendre au besoin Alcàcer-Ouibir et ensuite se rabattre sur Larache.
La flotte a pour ordre de rejoindre directement Larache par la mer. Ne prenant de vivres que pour quelques jours, l’armée terrestre quitte Arzila le , et, après un détour pour se ravitailler en eau, progresse désormais difficilement dans le territoire africain, en butte à la chaleur et aux harcèlements des troupes autochtones. Il est rapidement décidé de rentrer sur Arzila, mais la flotte a déjà quitté ce point, et ne peut donc les secourir : Sébastien ordonne le de reprendre la marche en avant, suivant l’Oued al-Makhazin, affluent du Loukkos, qui n’est pas encore à sec.
Encombrée par un lourd convoi de charrettes et de personnes non-combattantes (évaluées à 13 000, soit équivalente à la force combattante), l’armée portugaise se dirige d’Assilah ou Arzila(ville récemment à nouveau dévolue au Portugal par le sultan détrôné en payement de son aide pour récupérer le trône), vers la ville intérieure marocaine de Larache. Pendant ce temps, Abu Marwan Abd al-Malik, malade, demeurait à Marrakech avec son armée forte de 30 000 hommes, envoyant pas moins de trois propositions de paix très favorables (la dernière accordant Larache aux Portugais), mais Sébastien 1er les rejeta. Pressés par la difficulté de traverser le Loukkos, les Portugais préfèrent franchir le Makhazin afin de s’affranchir des contraintes de la marée.
Après ce franchissement, fait le , l’armée se trouve dans une position très favorable, couverte par le Makhazin et les différents bras du Loukkos. Deux choix s’offrent à eux : traverser à son tour le Loukkos, en direction d’Alcácer-Quibir, où se trouve l’armée d’Abd al-Malik, ou se diriger sur le gué en direction de Larache. Malgré les exhortations de Muhammad, qui se retrouve bientôt menacé directement par les favoris royaux, la troupe se dirige vers les forces ennemies, qui font de même : la confrontation se fait aux heures les plus chaudes de la journée, celles qui sont les moins favorables aux Européens.
Faisant partie des “batailles les plus sanglantes et les plus meurtrières de l’histoire du 16ème siècle”, les conséquences de cette défaite pour le Portugal sont considérables.
Le pays perd, en même temps que son roi, une partie de sa noblesse et de son armée. L’expédition portugaise est également considérée comme la dernière croisade des Chrétiens en Méditerranée . Malgré la censure que les autorités portugaises imposent dès les premiers récits arrivant à Lisbonne, à partir du 12 août, les rumeurs finissent par courir dans tout le pays avant la fin du mois. L’issue de la bataille sonne déjà le glas de l’expansion outremer de l’empire colonial portugais, qui n’ajoute plus aucune contrée à ses colonies existantes alors, se contentant d’étendre ou de restreindre ces dernières.
Néanmoins, laa présence portugaise au Maroc se maintiendra jusqu’en 1769.
Voilà chers(es) amis(es) l’histoire de la Bataille des Trois Rois. J’espère qu’elle vous a intéressé. Ce sera tout pour aujourd’hui, en attendant je vous souhaite à vous et aux vôtres un très bon début de semaine et un agréable après-midi remplit de choses positives.
Je vous retrouverais demain. Prenez soin de vous.
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Paola