Bonjour à toutes & tous, alors ce matin nous allons rester en Afrique puisque c’est
le 05 juin 1997 que l’armée encercle la résidence de Denis Sassou-Nguesso, déclenchant la deuxième guerre civile du Congo-Brazzaville qui a duré jusqu’en octobre 1997. C’ est un conflit à la fois ethnique et politique qui a opposé le président Pascal Lissouba et sa milice les Zoulous, à Denis Sassou Nguesso et sa milice, les Cobras. Ce dernier a remporté la victoire grâce au soutien militaire déterminant du régime angolais. Certains auteurs considèrent que l’ensemble des troubles au Congo à partir de 1993, jusqu’aux combats durant l’été 1997 qui en sont le dénouement, sont des épisodes de cette guerre, voire les violences postérieures jusqu’en 2003, à commencer par la guerre du Pool.
Déroulement des faits :
De juillet 1993 à 1994, Brazzaville est le théâtre d’une guerre civile larvée opposant les partisans du président Pascal Lissouba, les partisans de l’ancien président Denis Sassou Nguesso et les partisans de Bernard Kolélas, dirigeant du principal mouvement d’opposition et maire de Brazzaville.
En 1995, le conflit, qui aurait provoqué la mort de deux mille personnes et entraîné le déplacement à l’intérieur du pays de cent mille personnes, ne s’apaise qu’avec l’intégration dans le gouvernement de quatre membres de l’opposition. Cependant, le pouvoir ne parvient toujours pas à désarmer les milices partisanes armées.
Le , l’arrivée à Owando de Denis Sassou Nguesso en tournée préélectorale, est perturbée par les partisans de Joachim Yhmbi Opango qui s’opposent à son entrée dans la ville
Un militaire proche de Yhombi-Opango, soupçonné de vouloir attenter à la vie de Sassou Nguesso est abattu par la garde personnelle de l’ancien président.
Sassou Nguesso persiste à entrer dans la ville, et le lendemain tient un meeting :
les militaires appelés pour garantir sa sécurité tirent en l’air. Le drame met le feu aux poudres dans la capitale de la Cuvette.
Le , la signature d’un code de bonne conduite, en présence de Federico Mayor Zaragoza, par les principaux dirigeants politiques congolais qui s’engagent à renoncer aux armes comme moyen de résoudre les conflits politiques ne met pas fin à la crise. Seulement deux jours plus tard, les Cobra milice ethnopartisane de Denis Sassou Nguesso, tendent une embuscade à des militaires proches de Yhombi-Opango, aux environs d’Oyo, faisant quatre morts.
Le , le gouvernement proclame sa détermination à traquer et anéantir tous les éléments non réguliers détenteurs d’armes de guerre.
Le , l’armée appuyée par les « Zoulous » milice privée du chef de l’État, encercle la résidence privée de Denis Sassou Nguesso, qui réplique en engageant les « Cobras ». Ce dernier y avait également entreposé un arsenal impressionnant livré avec l’accord de Paris, armes qui ont transité par l’Angola, le Gabon et le Sénégal. L’importance de l’armement en possession de Sassou-Nguesso est révélée par les expéditions : au moins 25 tonnes sont parties du Bourget par avion, 200 tonnes réceptionnées à Luanda.
Le président Lissouba s’était rendu peu populaire en France à la suite de sa décision d’augmenter les redevances de Elf sur les revenus du pétrole et de se tourner vers les américains, aussi un complot est dirigé contre lui.
Jacques Chirac a pris le parti de Sassou-Nguesso et l’a reçu secrètement à l’Élysée en compagnie d’Omar Bongo le 1er novembre 1996. Si la marge de manœuvre de Chirac est limitée du fait de la cohabitation avec le premier ministre Lionel Jospin, plus enclin à la neutralité, il assure à son hôte que Paris ne s’opposera pas à son retour au pouvoir. Les « Cobras » repoussent l’armée et occupent en quelques heures la majeure partie du centre-ville et toutes les casernes du Nord de Brazzaville. Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur, Philippe Bikinkita, invité au journal de la télévision nationale, affirme que l’opération du matin était une simple opération de police visant à l’arrestation du commandant Aboya et du colonel Engobo, impliqués dans les événements d’Owando et Oyo, qui avaient trouvé refuge à la résidence de Sassou Nguesso.
La poursuite des affrontements provoque un exode massif qui vide des quartiers entiers. Les centaines de milliers de déplacés trouvent refuge auprès de la parenté ou au PK45.
La guerre reste circonscrite à Brazzaville dont le centre-ville est le principal champ de bataille. Les deux camps s’installent dans une guerre de position. Durant quatre mois, de violents affrontements se déroulent dans Brazzaville, la dévastant et la vidant de ses habitants. Très vite, le président Lissouba se rend compte qu’il ne peut compter sur les forces régulières mais plusieurs officiers rejoignent le camp de son adversaire.
En outre, beaucoup de militaires se refusent à prendre part au conflit.
Le chef d’état-major, le général Mabika, part en Europe, officiellement pour raisons de santé, imité par son adjoint, le général Mayoulou.
Le chef de l’État nomme le colonel Loundou à la tête des FAC. Conjointement avec le colonel Ibala, c’est lui qui dirige les opérations militaires pour les forces présidentielles.
Pascal Lissouba, bientôt allié de Kolélas, engage des mercenaires pilotes d’hélicoptères Mi-24 des anciens pays de l’Est. Du côté de Sassou Nguesso, plusieurs des officiers supérieurs exclus de l’armée en 1995 encadrent les « Cobras ».
Une semaine après le début des affrontements, un fort contingent de Zoulous et de Cocoyes arrivent de Loudina où ils ont été formés par les Israéliens.
Le renfort permet à Lissouba de tenir ses positions.
Une médiation nationale conduite par Kolelas est lancée mais n’obtient aucun résultat concret. Pendant plusieurs jours, les accalmies succèdent aux engagements à l’arme lourde. Une trêve est conclue le . Elle permet un premier contact des représentants des deux camps à Libreville, sous l’égide du président gabonais Omar Bongo. Les délégués de Sassou Nguesso exigent le départ de Lissouba dès le , date d’expiration de son mandat présidentiel. Cette exigence est inacceptable pour Pascal Lissouba qui diligente la mise en place du Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à reporter l’élection présidentielle et prolonger son mandat. Le , avec cinq ans de retard, le Conseil constitutionnel est désigné et prête serment au palais du Parlement. Le , le Conseil reporte la tenue de l’élection présidentielle.
Création en , de l’Espace républicain pour la défense de la démocratie et l’unité nationale (ERDDUN). Il est composé de l’ensemble des partis politiques qui ne luttent pas aux côtés des Forces démocratiques et patriotiques (FDP) constituées par Sassou Nguesso après le déclenchement des hostilités.
La présidence du nouvel ensemble politique est confiée à Bernard Kolelas. Officiellement, l’objectif de l’ERDDUN est d’œuvrer pour le retour à la paix, mais en réalité, il constitue un front anti-Sassou Nguesso.
Le , sur proposition de l’ERDDUN, Lissouba nomme Bernard Kolelas au poste de Premier Ministre. D’une apparence de neutralité au début de la guerre, le président du MCDDI vient de se ranger dans le camp de Lissouba. Pour sauver les apparences, Kolelas fait mine de réserver cinq portefeuilles, le parti de Denis Sassou Nguesso, dans le gouvernement de 46 ministres qu’il forme. Juste après sa nomination, Kolelas engage sa milice, les « Ninjas », dans la bataille aux côtés des forces de Lissouba. Les Cobras contrôlent toute la partie Nord et Centre du pays, mais le renfort de la milice de Kolelas et l’emploi d’hélicoptères de combat procurent à Lissouba un avantage certain sur le terrain.
Ce qui est surprenant dans toute cette histoire, c’est que la France qui a permis l’expédition d’armes, c’est que c’est à son instigation qu’une réunion au sommet est organisée le à Libreville par Omar Bongo. Les présidents du Sénégal, Togo, Mali, Bénin, Guinée équatoriale, Tchad et Centrafrique étaient présents. L’objectif du sommet est de réunir les deux protagonistes de la guerre civile congolaise pour trouver une solution de sortie de crise. En dernière heure, Lissouba choisit de se faire représenter par son Premier ministre Kolelas, alors que Sassou-Nguesso est bien présent. Le sommet ne produit aucun résultat concret.
Le 29 septembre 1997 des obus sont tombés sur plusieurs quartiers de Kinshasa faisant vingt et un morts. Pendant quarante-huit heures, l’armée de Kinshasa a répliqué en tirant à son tour sur Brazzaville « plus d’une centaine d’obus », selon des habitants de la capitale congolaise joints sur leurs téléphones cellulaires. Ils indiquaient que l’artillerie de Kabila faisait feu à la fois sur le Nord, sous le contrôle du général Sassou N’Guesso, et sur le Sud, aux mains des partisans du président Lissouba.
Début octobre 1997 pour contrer son opposant Jonas Savimbi qui a apporté son soutien à Lissouba, le président angolais José Eduardo dos Santos vient à la rescousse de Sassou Nguesso.
Le , les Cobras et l’armée angolaise s’emparent de l’aéroport de Maya-Maya.
Le , 27 véhicules et chars de combat angolais pénètrent en territoire congolais. Les hélicoptères de combat ukrainiens de Pascal Lissouba les repoussent temporairement
Mais le , quatre Mig-21 angolais bombardent à Brazzaville les dernières places fortes de Pascal Lissouba.
Le rapport des forces sur le terrain s’en trouve totalement inversé. Les principaux dignitaires du régime Lissouba se replient à Pointe-Noire.
Le 14, Brazzaville tombe aux mains des Cobras et de l’armée angolaise.
Le 15 octobre, Pointe-Noire est occupée sans heurts par les troupes angolaises.
C’est la fin pour le régime de Lissouba. Les dignitaires s’enfuient vers les pays voisins. Sassou-Nguesso, victorieux, déclare la fin de la guerre et appelle à la réconciliation des Congolais, après avoir formé un gouvernement d’union nationale. Ce dernier a pour mission de déterminer la durée et les modalités de la période de transition précédant la tenue d’élections générales.
Le , Denis Sassou Nguesso s’autoproclame président du Congo et promulgue un Acte fondamental qui aménage une transition flexible de 3 ans qui va finalement durer 5 ans de 1997 à 2002.
, les combats reprennent entre armée et « Ninjas ».
La guerre civile laisse des traces indélébiles et divise profondément le pays :
le Nord restant proche de Sassou-Nguesso, le Centre-Ouest rattaché à Lissouba (en exil), et la région du Pool (Brazzaville) à Kolelas (en exil). Le Congo devient une zone où les miliciens non payés font régner l’insécurité. En demandant l’aide de l’Angola, le pays s’est trouvé impliqué dans le grand conflit qui frappe la région des Grands lacs.
En , un accord de paix est conclu entre toutes les factions armées du pays. Le fossé semble pourtant demeurer entre les acteurs politiques de l’intérieur et ceux dont l’exil se prolonge.
Personnellement quand on dit que cette guerre civile n’a duré que trois mois, non elle a duré plus que ça et il a fallu attendre plus de deux ans avant qu’une paix aléatoire s’installe, et je persiste à dire que l’égo surdimensionné de certains hommes qui cherchent le pouvoir à tout prix et l’enrichissement aussi font que des êtres humains paient le prix fort. La guerre ne devrait plus être de mise mais on s’aperçoit que l’histoire se répète et je pense que les congolais devraient se poser la question :
Que vais-je laisser à ma descendance, si ce n’est un pays dévasté par des combats !!
Ce sera donc les mots de la fin, à toutes & tous je souhaite un agréable jeudi remplit de sérénité et de paix.
Les images posées sur cet article ne sont pas ma propriété, ni celles du site.
Paola