Ethiopie – Fin de l’esclavage

Le 17 février 1932, l’Empereur Haïlé Sélassié proclame l’abolition de l’esclavage dans l‘Empire éthiopien.
Mais qui donc était cet Empereur ? Nous allons donc revenir sur son parcours.
De son véritable nom, Tafari Makonnen, né le 23 juillet 1892 à Ejersa Goro, dans l’Empire éthiopien, et mort le 27 août 1975 à addis-Abeda, a été le dernier empereur d’Éthiopie (negusse negest, “roi des rois”) de 1930 à 1936 et de 1941 à 1974.
Il règne sous le nom de Haïlé Sélassié Ier ( Qädamawi Häylä Səllasé, “Puissance de la Trinité”).
Fils du ras Mekonnen Welde Mikaél, les rastas le considèrent comme le “dirigeant légitime de la Terre” et le Messie, en raison de son ascendance selon la tradition éthiopienne de la dynastie dite “salomonique”, qui remonte aux rois Salomon & David par la Reine de Saba.  

Régent et prince héritier d’Éthiopie durant le règne de l’impératrice Zewditou, à qui il succède en 1930, Haïlé Sélassié Ier doit faire face à l’invasion et à l’occupation italienne de son pays, entre 1935 et 1941. Il n’a jamais reconnu la légitimité de cette annexion, considérant qu’il régnait encore pendant cette période, niant l’administration coloniale italienne.
Il retrouve le trône quand son pays est libéré en 1941, à la faveur de la Seconde Guerre mondiale et grâce à la résistance. Renversé et déchu en 1974 par la Révolution éthiopienne, il est tué l’année suivante dans des circonstances restées obscures.
Sa mère, woyzero Yeshimebet Ali Abba Jifar, meurt du choléra le 14 mars 1894 alors qu’il n’a pas encore deux ans. Son père meurt le 21 mars 1906, laissant Tafari, âgé de 14 ans, aux bons soins de l’empereur Menelik II.

Jeune homme intelligent, il reçoit une éducation complète et ouverte sur l’extérieur, profitant de ce que le Harar devient la porte du pays avec la construction du chemin de fer qui atteint Dire Dawa en 1902. En 1906, André Jarosseau, le “père André” dépêche auprès du jeune homme un précepteur d’origine éthiopienne, séminariste catholique à Harar : ato Samuel qui resta auprès de lui durant dix années.
Jugé trop jeune, en ce mois de mai 1906, pour succéder à son défunt père au gouvernorat de Harar, il est nommé par l’empereur gouverneur de la province du Selalé, s’installe au gebbi impérial pour y continuer sa formation. Il profite de son long séjour à Addis-Abeba pour rencontrer diverses personnalités politiques et religieuses, pour acquérir de l’expérience dans le traitement des affaires politiques et administratives et pour se familiariser avec la modernité de la capitale impériale.
Dans un contexte plutôt tendu, il obtient enfin le gouvernorat de son père, dans le Hararghe, le 3 mars 1910. En tant que régent, le ras Tafari exerça la réalité du pouvoir durant le règne de Zewditou, en dépit des manœuvres des partisans de cette dernière. Il résiste ainsi, en 1928, à une tentative de coup d’État. Il porte le titre de negus du 7 octobre 1928 au 2 avril 1930, date du décès de l’impératrice. Il peut dès lors être couronné empereur (negusä nägäst), ce qui fut fait le 2 novembre 1930 sous le nom de Haïlé Sélassié Ier (pouvoir de la Trinité) lors d’une cérémonie organisée à la Cathédrale Saint-Georges d’Addis-Abeda. Il reçoit à cette occasion les titres de roi des rois d’Éthiopie, seigneur des seigneurs, lion conquérant de la tribu de Juda lumière du Monde, élu de Dieu

Comme ses prédécesseurs, il tente officiellement de supprimer la pratique de l’esclavage dans le pays par des décrets pris en 1918 et 1923
La SDN, dont est pourtant membre l’Éthiopie, réagit faiblement lors de l’invasion italienne de 1935 qui provoque la seconde guerre italo-éthiopienne, refusant de soutenir un embargo sur les armes à destination de l’Italie. Haïlé Sélassié avait tenté d’obtenir du Royaume-Uni un protectorat mais celui-ci refuse, préférant négocier avec l’Italie l’accès à certaines ressources.
Il s’exile en Angleterre après s’être rendu, en juin 1936, à la SDN, où il prononce un discours dans le but d’être soutenu : “Je suis venu en personne, témoin du crime commis à l’encontre de mon peuple, afin de donner à l’Europe un avertissement face au destin qui l’attend si elle s’incline aujourd’hui devant les actes accomplis”. Mais les puissances occidentales ne sont pas enclines à prendre des risques pour l’Éthiopie en 1936, et le Négus quitte le palais de Nations en “roi nègre sans trône”. Il vit à Bath du 5 mai 1936 au 5 mai 1941.

Le déclenchement de la 2ème guerre mondiale permet la reconquête rapide du pays par les Britanniques secondés par des Français libres attaquant au nord, tandis que les forces belges venues du Congo belge attaquent au sud et battent les Italiens qui se rendent à Assosa.
Haïlé Sélassié recouvre alors une totale souveraineté sur l’Éthiopie. Entretenant de bonnes relations avec le président américain Franklin Roosevelt, qu’il avait rencontré le 13 février 1945 sur l’USS Quincy en Égypte, l’Empereur obtient l’entrée de l’Éthiopie dans l’ONU dès sa fondation. Bien que soutenu par les États-Unis, Haïlé Selassié se rapproche des non-alignés pendant la Guerre froide,  participant à la conférence de Bandung.  
En conflit avec l’Égypte nassérienne, en particulier sur la question du contrôle des eaux du Nil, il est soucieux d’ancrer l’Éthiopie dans l’Afrique. Il œuvre à la création d’une organisation panafricaine.

Le fait que l’Éthiopie soit le seul État africain à avoir résisté à la colonisation européenne, et qu’elle soit chrétienne depuis 1 500 ans, fait d’Haïlé Sélassié, aux yeux des rastas (groupe qui s’est développé dans les années 1930 en Jamaïque sous l’influence du mouvement “Back to Africa” (Retour vers l’Afrique ou Repatriation) de Marcus Garvey et Leonard Percival Howel,  une sorte de “messie noir” montrant à la diaspora et aux peuples africains les voies de la liberté.
Le 21 avril 1966, des rastafariens présents dans des pays d’Amérique centrale ont été reçus en Éthiopie. La chanson War de Bob Marley sur l’album rastaman Vibration, s’inspire du discours prononcé le 4 octobre 1963 par Haïlé Sélassié devant l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York. abolit
Sur les 500 hectares de terre offerts aux rastas en 1948, il ne reste en 2015 qu’un territoire habité de 7 hectares. Leur communauté s’est peu à peu amoindrie, jusqu’à nos jours où il reste près de 120 000 rastas à Shashamané. Certains sont originaires des Antilles, d’autres de zones urbaines nord-américaines ou britanniques.

Voilà chers(es) amis(es) l’histoire de ce roi qui a proclame l’abolition de l’esclavage dans l‘Empire éthiopien le 17 février 1932.
Ce sera tout pour aujourd’hui, je vous retrouve demain, en attendant, je vous souhaite à vous et aux vôtres une agréable fin d’après-midi ainsi qu’un bon début de soirée remplie de sérénité.
Prenez bien soin de vous et des personnes que vous aimez.
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Paola

A propos Paola

Mon pseudo "Kaki Sainte Anne" Ecrivaine, mais je suis Béatrice Vasseur et je signe tous mes articles ici sous le nom de "Paola"
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