Bonjour à toutes & tous, aujourd’hui je vais parler d’un Grand homme.
Patrice Lumumba, de son vrai nom Élias Okit’Asombo, est né le à Onalua (Congo belge) et nous honorons aujourd’hui sa mémoire, puisque c’est l’anniversaire de sa mort, il a été assassiné le près d’Élisabethville au Katanga.
Patrice Émery Lumumba est né d’une famille de l’éthnie Téléla à Onalua
Il fréquente l’école catholique des missionnaires, ensuite une école protestante tenue par les Suedois. Autodidacte, il se plonge dans des manuels d’histoire puisque le système d’éducation est plutôt rudimentaire.
Il travaille comme employé de bureau dans une société minière de la province du Sud-Kivu jusqu’en 1945, puis comme journaliste à Léopoldville et Stanleyville (aujourd’hui Kinshasa et Kisangani) employé de 2e classe à la poste, période pendant laquelle il écrit dans divers journaux. En septembre 1954, il reçoit sa carte d'”immatriculé”, réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays (217 immatriculations en 1958, sur les 13 millions d’habitants).
Il découvre, en travaillant pour la société minière, que les matières premières de son pays jouent un rôle capital dans l’économie mondiale. Il milite alors pour un Congo uni, se distinguant en cela des autres figures indépendantistes dont les partis constitués davantage sur des bases ethniques.
En 1955, il crée une association “APIC” (Association du personnel indigène de la colonie) et aura l’occasion de s’entretenir avec le roi Baudouin en voyage au Congo, sur la situation sociale des Congolais.
A cette époque, Lumumba adhère au Parti libéral du ministre belge en charge à l’époque de la politique coloniale, Auguste Buisseret pour faire évoluer le Congo et, notamment, développer un enseignement public.
En 1956, il répand alors une lettre-circulaire parmi les membres de l’association des évolués de Stanleyville dont il est le président et dans laquelle il affirme : “Tous les Belges qui s’attachent à nos intérêts ont droit à notre reconnaissance… Et, en compagnie de plusieurs notables congolais, il se rend en Belgique sur invitation du Premier ministre.
C’est à cette époque que Patrice Lumumba écrit un livre sous le titre le Congo, terre d’avenir, est-il menacé ? Dans cet ouvrage il plaide pour une évolution pacifique du système colonial belge dont il reste partisan. Emporté par l’évolution rapide des événements qui vont mener à l’indépendance, Lumumba ne prend pas le temps de publier ce livre (il paraît à Bruxelles après sa mort).
Cette même année, il est jugé pour avoir détourné des fonds des comptes de chèques postaux de Stanleyville et condamné à un emprisonnement d’un an. Il vit son incarcération comme une injustice. Libéré par anticipation, il reprend ses activités politiques et devient directeur des ventes d’une brasserie.
syndicats et partis politiques vont être autorisés en vue des élections municipales qui doivent avoir lieu en 1957. Les partis politiques congolais sont parrainés par ceux de Belgique et Lumumba, classé pro-belge par ses discours et ses rapports avec les libéraux belges, est inclus dans l’amicale libérale.
En 1958, à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles, des Congolais sont invités en Belgique, dont Patrice Lumumba. Mécontent de l’image peu flatteuse et paternaliste envers le peuple congolais présentée par l’exposition, Lumumba se détache des libéraux et, avec quelques compagnons politiques, noue des contacts avec les cercles anticolonialistes de Bruxelles. Dès son retour au Congo, il crée le Mouvement nationale congolais (MNC) à Léopoldville le .
En , il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra qui constitue pour lui un tournant politique essentiel. ” Il y rencontre, entre autres, l‘Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Mounié , qui ont en commun insister sur les effets délétères du régionalisme, de l’ethnisme et du tribalisme qui selon eux minent l’unité nationale et facilitent la pénétration du néocolonialisme. À l’issue de la conférence, Lumumba, désormais fermement indépendantiste, est nommé membre permanent du comité de coordination. De retour au Congo, il organise une réunion pour rendre compte de cette conférence et il y revendique l’indépendance devant plus de 10 000 personnes.
Il décrit l’objectif du MNC en évoquant “la liquidation du régime colonialiste et de l’exploitation de l’homme par l’homme”.
En 1959, la répression s’abat sur les mouvements nationalistes. En janvier, l’interdiction d’un rassemblement de l’ABAKO (association indépendantiste) fait officiellement 42 morts selon les autorités coloniales, mais plusieurs centaines selon certaines estimations. L’ABAKO est dissoute et son dirigeant, Joseph Kasa-Vubu, déporté en Belgique. En octobre, lors du congrès national du MNC à Stanleyville, les gendarmes tirent sur la foule faisant 30 morts et des centaines de blessés.
Lumumba est arrêté quelques jours plus tard, jugé le 21 janvier 1960 et condamné à 6 mois de prison.
Comme les autorités belges se croyaient débarrassées de Lumumba, elles organisent des réunions avec les indépendantistes. Une table ronde réunissant les principaux représentants de l’opinion congolaise a lieu à Bruxelles, mais les délégués congolais refusent unanimement de siéger sans Lumumba.
Celui-ci est alors libéré en toute hâte le 26 janvier pour y participer.
Alors qu’il espérait profiter des tendances contradictoires d’un ensemble hétéroclite, le gouvernement belge se trouve confronté à un front uni des représentants congolais et, à la surprise de ceux-ci, accorde immédiatement et “dans la plus totale improvisation” au Congo l’indépendance qui est fixée au 30 juin 1960.
En mai 1960, des élections générales, les premières dans l’histoire du Congo encore belge, que remporte avec près d’un tiers des votes, le MNC de Patrice Lumumba.
Le dirigeant de l’ ABAKO Joseph Kasa-Yubu, dans un souci d’unité nationale, est nommé Président de la République et avalise aussitôt la nomination de Lumumba comme Premier ministre, ainsi que le prescrit la nouvelle constitution qui attribue ce poste au candidat du parti ayant remporté le plus de voix. Il forme le premier gouvernement du Congo indépendant.
Le , lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance du pays, Lumumba qui a définitivement chassé les libéraux et s’est entouré de conseillers étrangers de gauche — prononce un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885. Il prend le contrepied de la politique modérée de ses débuts telle qu’on peut la découvrir dans son livre Le Congo, terre d’avenir, est-il menacé ? écrit en 1956, où il ne revendiquait pour le Congo qu’un simple statut d’autonomie. Au lieu de s’adresser au roi des Belges présent à la cérémonie, et qui venait de prononcer un discours paternaliste convenu avec le président Kasavubu, Lumumba commence son allocution par une salutation « aux Congolais et Congolaises, aux combattants de l’indépendance. » Son discours, qui doit lui permettre de l’emporter sur Kasavubu dans l’opinion des Congolais politisés proclame vivement que l’indépendance, qu’il souhaite associée à l’unité africaine, marque la fin de l’exploitation et de la discrimination et le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de libertés. Le roi des Belges se sent offensé alors qu’il se considère comme le père de l’indépendance congolaise, ayant été l’auteur, en , d’un discours radiophonique par lequel il a été le premier Belge à annoncer officiellement qu’il fallait mener le Congo belge à l’indépendance “sans vaine précipitation et sans atermoiement funeste”. Aussi, Baudouin veut-il se retirer et regagner Bruxelles. Mais le Premier ministre belge Gaston Eyskens parvient à l’en dissuader et, le soir même, lors d’un banquet réunissant hommes politiques congolais et belges, Patrice Lumumba s’efforce de préciser ses paroles, prononçant un discours se voulant lénifiant dans lequel il évoque un avenir de coopération belgo-congolaise.
-“Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des “nègres”. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même. Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’injustice, d’oppression et d’exploitation. Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut: tout cela est désormais fini.” ( Extrait du discours de Patrice Lumumba)
En 1960, deux ans après le Ghana, le Congo accueille à son tour une conférence panafricaine. Confronté à la sécession du Katanga, (vaste province au sud du pays) soutenue par la Belgique, Lumumba dénonce le fédéralisme comme une manœuvre néocolonialiste : “Sous le camouflage du mot fédéralisme, on veut opposer les populations du Congo”
les effets du premier discours de Lumumba, retransmis par la radio, se font rapidement sentir dans la population congolaise. Les paroles en sont interprétées comme anti-belges, et s’en suit une révolte Des émeutes visent les entreprises des Blancs, des pillages ont lieu, des femmes européennes sont violées, des cadres européens du gouvernement et des entreprises prennent la fuite avec leurs familles.
C’est un véritable conflit qui menace d’éclater, ce qui provoque l’internationalisation de l’affaire congolaise avec, à l’ONU une condamnation par l’Union soviétique et des pays du tiers monde veulent soutenir Lumumba et ses partisans. L’ONU ordonne à la Belgique de retirer ses troupes, mais, après plusieurs résolutions contradictoires, rejette l’option militaire et qualifie le conflit au Katanga de “conflit intérieur”.
Le 12 août, la Belgique signe un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l‘indépendance du Katanga. Alors que Lumumba décide de réagir en envoyant des troupes reprendre la région, l’ONU revient sur sa position initiale et impose militairement un cessez-le-feu, empêchant l’entrée des troupes congolaises.
En date du 26 août, dans un télégramme, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba : “Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite grande priorité dans notre action secrète”.
Le , le président Joseph Kasa-Yubu annonce à la radio la révocation de Lumumba ainsi que des ministres nationalistes, alors qu’il n’en a constitutionnellement pas le droit.
Toutefois, Lumumba déclare qu’il restera en fonction ; le Conseil des ministres et le Parlement lui votent une motion de maintien et, à son tour, Lumumba révoque le président Kasa-Vubu, sous l’accusation de haute-trahison.
De plus, il appelle à Léopoldville une partie des troupes de l'(ANC)
Cependant, un coup d’État soutenu par la CIA éclate à Léopoldville par lequel JOseph Désiré Mobutu prend le pouvoir.
Le nouveau régime reçoit le soutien de Kasa-Vubu et de l’ONU.
Ex-militaire, mais aussi ancien journaliste dans la presse congolaise pro-coloniale, Mobutu a repris du service dans l’armée congolaise avec le grade de colonel.
Dans le même temps, le 10 octobre Mobutu assigne à résidence Lumumba, Ileo et leurs ministres. Mais Lumumba fait passer en secret un mot d’ordre demandant à ses amis politiques de le rejoindre à Stanleyville, où ils établissent un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga.
Le 27 novembre, Lumumba s’échappe avec sa famille de la résidence Tilkens.
Son évasion n’est découverte que trois jours après. Grâce à cette avance, persuadé d’avoir réussi à échapper à ses ennemis, il harangue ses partisans sur son passage, ce qui lui fait perdre du temps et permet au major congolais Gilbert Mpongo, officier de liaison du service de renseignements, de le retrouver pour essayer de l’arrêter.
Après un premier échec le 1er décembre, Mpongo réussit et Lumumba est de nouveau arrêté. Il est ensuite ramené à Mweka, où il est embarqué à bord d’un avion vers Léopoldville, d’où il est transféré au camp militaire Hardy de Thysville. Il se trouve alors sous la garde des hommes de Louis Boboza, un militaire congolais qui a la confiance de ceux qui croient pouvoir ramener le calme.
Il y a eu d’abord, le transfert de Lumumba et de plusieurs de ses partisans au fort de Shinkakasa, à Boma est envisagé.
Mais, à la date du , Patrice Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion (DC 4) à Élysabethville au Katanga, et livrés aux autorités locales. Lumumba, Mpolo et Okito seront conduits sous escorte militaire dans une petite maison, où ils seront ligotés, humiliés et torturés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, Godefroid Munongo, Évariste Kimba Kibwe, Kitenge, mais aussi les Belges Gat et Vercheure.
Ils seront ensuite fusillés le soir même (vers 22h45) par des soldats sous le commandement d’un officier belge.
Ensuite personne n’a voulu se rendre responsable de l’assassinat de Patrice Lumumba, s’accusant les uns les autres, mais la vérité finit toujours par sortir puisqu’en 2003, un documentaire télévisé CIA guerres secrètes explique que Mobutu a fait dissoudre le corps de son rival dans l’acide, après l’avoir fait assassiner. Il est en outre reconnu que les États-Unis avaient tenté de faire assassiner Lumumba, mais le plan avait échoué ; l’opération avait été ordonnée par Allen Dulles, qui aurait mal interprété à l’époque, la volonté du président Dwight D. Eisenhower.
Voilà chers(es) lectrices & lecteurs l’histoire du héros congolais qui ne voulait que la paix et l’unité dans son pays.
Je sais que cet article a été long, et je vous remercie toutes & tous d’avoir pris le temps de se pencher ici, mais je rappelle que Patrice Lumumba est un homme d’État congolais, qui a été le premier, Premier ministre congolais de la république démocratique du Congo de 1960 à 1964
Il est considéré en République démocratique du Congo comme le premier héros national du pays post-indépendance.
Ce sera tout pour aujourd’hui, je vous souhaite à vous et aux vôtres un agréable mercredi.
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Paola